Freud Quotidien

Paroles de psychanalystes

Fernando de Amorim sur le dressage scientiste

« Quelques adultes ne veulent pas éduquer les enfants, ce qu’ils veulent c’est les dresser. Et pour cela ils peuvent utiliser à leurs fins, au nom du scientisme, la médecine et la pharmacologie.

[…]

Quelle autorité ont les adultes pour éduquer s’ils se comportent de manière violente, irrespectueuse, lâche ? C’est dans cette brèche de l’incohérence des adultes que les enfants, les jeunes, se faufilent pour montrer, par leurs actes, le trou dans la culotte des adultes.

Comment contrer la puissance juvénile ? C’est ici qu’entre la puissance idéologique qui fait que la médecine et son bras droit la psychopharmacologie, visent à museler, voire à taire, le désir. Ce qui se révèle être une erreur de calcul. Il est possible de museler l’être, de le rendre malade, de le rendre presque fou, de l’anéantir. Mais le désir, comme disait Freud, est indestructible. Cela veut dire que, si l’être est malade, anéanti, la descendance suivante prendra le relais, par identification. La génétique, n’en déplaise à certains, à beaucoup, n’y est pas pour tout dans cette affaire.

Le travail du psychanalyste est de castrer, symboliquement, cette répétition imaginaire ayant des conséquences dans le réel de la vie de la génération suivante.

La psychanalyse forge, nourrit des esprits rebelles. Ce qui ne signifie pas casser des vitrines, cela veut dire reconnaître la jouissance qu’ils retirent de toujours mettre le pied droit dans la chaussure gauche. »

(Assez – ou ce sujet ne nous intéresse pas, le 11 mars 2014)

3 commentaires sur “Fernando de Amorim sur le dressage scientiste

  1. lijjeson
    19 mars 2014

    Bah oui : avec la psychanalyse on finit par marcher à côté de ses pompes, quoi…

  2. Droopy
    7 Mai 2014

    Le pied droit dans la chaussure gauche… euh… ??? … Ma fille, dyspraxique, ça la fait pas trop marrer, ça… Heureusement elle voit des psychomotriciennes, pas des psychanalystes…

  3. Jacques Van Rillaer
    2 avril 2015

    Comme on peut le constater, notamment ici en haut à gauche, Freud a toujours une expression particulièrement pessimiste. Il y a en effet de quoi. L’éducation de ses enfants n’a pas vraiment été une réussite. A titre d’illustration, voici ce qu’il écrivait à Eitingon à propos de son fils Oliver qui souffrait de « névrose obsessionnelle » :
    « Il fut longtemps ma fierté et mon espoir secret, jusqu’à ce qu’il devint ensuite mon plus grand souci, dès lors que se déclara clairement son organisation anale sado-masochiste et qu’échouèrent ensuite les tentatives de lui offrir une fonction génitale. La manière dont vous avez essayé et continuer d’essayer d’infléchir son destin (en lui fournissant du travail), est sans doute le mieux qu’on puisse faire pour lui. Mais je souffre beaucoup d’un sentiment d’impuissance » (13.XII.1920).
    Quant à sa fille Anna, qu’il a psychanalysée pendant des années, elle n’est pas parvenue à se détacher de lui et à affronter ce que Freud appelait la « génitalité ». Freud s’en est inquiété auprès de son amie et disciple Lou Andreas-Salomé, tout en lui avouant que si Anna devait le quitter un jour, il en éprouverait un sentiment de privation « comme si je devais arrêter de fumer ! » (13 mars 1922).

    Autre raison du pessimisme freudien, visible sur toutes ses photos:
    ses désillusions quant à sa méthode pour traiter des patients en général.
    Voir à ce sujet:
    http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2367

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Cette entrée a été publiée le 11 mars 2014 par dans Fernando de Amorim, Psychanalyse, Science, évaluation, DSM & TCC, et est taguée , , , , .

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