Freud Quotidien

Paroles de psychanalystes

Jean-Pierre Winter sur la phobie des araignées

« Chez ceux qui en ont la phobie, comment une si petite chose peut-elle provoquer une telle panique? ‘Cet animal cristallise symboliquement l’angoisse devant le féminin’, révèle le psychanalyste Jean-Pierre Winter, auteur notamment de Dieu, l’Amour et la Psychanalyse (Bayard, 2011). Ses pattes évoqueraient le souvenir archaïque de la chevelure maternelle ; son abdomen, le visage ; et la bête entière renverrait à une femme cannibale menaçant son enfant de le ‘manger’ de baisers. Quant à sa tendance à s’éclipser aussitôt aperçue, elle rappellerait la peur que tout adulte a pu ressentir nourrisson : celle de la disparition définitive de la mère. ‘La toile, inconsciemment associée à l’hymen, susciterait la crainte de le déchirer ou d’être pris dedans.’ Installée en son centre, l’araignée évoque la vulve, l’inconnu noir, ‘avec ce que peut avoir d’effrayant, dans l’imaginaire, le sexe dévorant qui retient sa proie’. Mais, la vraie panique, c’est lorsqu’elle sort de sa toile.

Devenue insaisissable, elle nous ramènerait à une vieille angoisse de castration enfouie dans l’inconscient. ‘Quand les enfants découvrent la différence des sexes, ils imaginent que le phallus est amovible, chez les filles comme chez les garçons’, éclaire le psychanalyste. Ainsi, le petit Hans, garçon de 5 ans étudié par Freud (in Analyse d’une phobie chez un garçon de 5 ans, 1909, repris dans Cinq Psychanalyses, PUF, 2010), était-il apeuré par le fantasme d’un pénis ‘dévissable avec des tenailles’. Un scénario suffisamment terrifiant pour engendrer une phobie de cet animal. D’autant que si ‘l’araignée symbolise la mère, impossible de la tuer’, note encore Jean-Pierre Winter. »

(Cécile Guéret. L’araignée, reine de nos fantasmes, Psychologies Magazine, octobre 2011)

6 commentaires sur “Jean-Pierre Winter sur la phobie des araignées

  1. hypathia09
    30 Mai 2012

    Allons il suffit de demander à un « primatologue » ou un « paléo-anthropologue » pour vous expliquer que la peur des insectes, araignées, ou des serpents chez les primates y compris les singes, bonobos, chimpanzés est normale car la plupart de ces insectes peuvent être effectivement porteurs de mort par le venin qu’ils portent . Même les chats et les chiens ont le même comportement. Une vipère qui s’approche de mon chat je peux vous dire qu’il fait très attention et que chez pas mal d’animaux de ferme, c’est aussi le cas. Mais freud et ses pairs le savent-ils ?? Non ces gens là sont de grands ou petits bourgeois qui sont loin de ces connaissances basiques. Il est normal d’avoir peur sinon « nous sommes en danger  » c’est la Nature et l »évolution humaine qui le veux. Lire les livres de Yves Coppens, et des autres sur le comportement humain. Celà date de note lointain passé de « chasseurs cueilleurs » …La main qui cherche la nourriture ne doit pas tomber sur un serpent ou autre animal venimeux. C’est simple non ?

  2. Lijjeson
    11 septembre 2012

    « La toile, inconsciemment associée à l’hymen » ?… Ah. Mais pourquoi ? Parce qu’un hymen cela ressemble un peu à une « toile d’araignée » ? … De quoi s’agit-il ? Il ne de s’agit de rien d’autre que d’une méthode d’observation qui relève du biais de confirmation d’hypothèse, disons. Pourquoi ?

    Le psychanalyste qui formule une telle affirmation : « La toile inconsciemment associée à l’hymen », ne comprend pas une chose essentielle que nous a appris Karl Popper et qui signe (notamment) l’arrêt de mort de la pensée inductive.

    Quelle est cette chose essentielle ? C’est qu’il est logiquement impossible qu’il puisse y avoir une « observation pure des faits ». Popper démontre que toute observation, quelle qu’elle soit, est toujours entachée par un préjugé théorique, qu’il soit conscient, ou même inconscient (sans que par là, nous approuvions un déterminisme inconscient relevant de la psychanalyse, puisque ce déterminisme-là n’est qu’un délire : il se pose comme prima faciae absolu, en excluant tout hasard et tout non-sens, donc tout risque d’erreur ou d’imprécision dans tout « calcul » que pourrait faire l’inconscient, afin de « motiver » une observation, ou quoique ce soit d’autre…).

    Il est impossible que les faits du monde extérieur, « tombe dans notre esprit », comme si celui-ci n’était qu’un seau vide qu’il suffit de remplir. L’Esprit, notre conscience, émet constamment des conjectures, des hypothèses, qui sont, soit réfutées, soit corroborées. Par exemple, si j’entre dans une pièce où je m’attends à devoir m’asseoir sur une chaise, une « chaise » n’est reconnaissable par moi, qui si je possède, au préalable, dans mon « système d’attentes perceptives » (Popper) le terme universel « chaise », en connaissant l’objet auquel ce terme peut renvoyer, ainsi que ses caractéristiques physiques. Si tout à coup, un être humain voit passer devant lui, un objet inconnu, il peut, inopinément tenter une conjecture, par exemple, « c’était un oiseau », ou bien alors, rester « bouche bée », ou encore dire : « objet inconnu ».

    Tout cela pour dire que l’esprit, la conscience, ne saisit absolument rien du monde extérieur, sans un « déjà-là ». Un système d’attentes perceptives qui est en partie déjà préformé génétiquement, et qui est enrichi tout au long de la vie, par de multiples apprentissages.

    Donc…

    Lorsque ce psychanalyste à fait le rapprochement entre une toile d’araignée et l’hymen ; si c’est la toile qu’il a observé en premier, sa formation de psychanalyste « très sexuellement orientée » (…) lui aura auto-suggéré de penser à une ressemblance à l’hymen, et inversement, si c’est l’hymen qu’il aura observé en premier, et si on lui parle de ce problème de phobie des araignées, cette même formation, aura aussi favoriser son auto-suggestion vers le rapprochement d’une toile d’araignée. Pourquoi ?

    Parce que « suggérer », signifie, « faire venir à l’esprit » (donc, ce qui était inconscient). Ceux qui nous liront, verrons donc que nous ne nions pas la possibilité de mémoires inconscientes, comme la mémoire implicite, sur la base des travaux d’un Prix Nobel de médecine, comme Eric Kandel ; par contre, nous répétons que cette forme de mémoire ne peut absolument répondre ou être régie par cette forme de déterminisme dont parlent les psychanalystes).

    Le système d’attentes perceptif du psychanalystes le pousse donc à faire de tels rapprochement. Mais, son système d’attentes à lui, (ou celui de Freud…) doit-il pour autant, être celui des autres ?… La réponse est évidemment : non.

    Reste un autre problème :

    Comment prouver, ou même seulement valider qu’un hymen, « c’est »…..une « toile d’araignée » ?… Impossible. Sauf à penser « qu’il y a » (…) une forme d’inconscient, qui nous motiverait à faire « indubitablement » un tel rapprochement. Voici la suite du problème :

    Si, par conséquent, lorsque quelqu’un a peur d’une araignée, il y a un « rapport » (de cause à effet) inconscient, avec une autre peur (inconsciente) de l’hymen féminin, c’est bien que l’on a là, deux « événements psychiques » qui se succèdent dans le temps, puisque ce serait d’abord une « motivation inconsciente », dotée d’un certain contenu, qui provoquerait, en quelque sorte, cette peur, dans le conscient.

    Voici enfin le problème : il ne s’agit, ni plus ni moins que d’un sophisme post hoc ergo propter hoc, et ce, en l’absence de toute possibilité d’établir de manière valide, une preuve indépendante de la relation de cause à effet, entre cette « motivation inconsciente », et « cette peur-là ». Parce que ce type de sophisme consiste à croire, à tort, que lorsque deux événements se suivent dans le temps, le premier doit être « indubitablement », la cause du second.

  3. Woody Allen 31
    22 septembre 2012

    lijeson vous vous donnez bien du mal à réfuter un discours de Diafoirus… le ridicule, la dérision, sont les meilleures armes contre de telles inepties… par exemple si nous suivons le brave Winter, la femme araignée ayant des toiles d’araignées à la place de l’hymen par manque de rapport sexuel dit comme n’existant pas par Winter et autres cacaniens, lorsqu’un pauvre mâle s’approche alors elle est prise par des convulsions hystériques et voulant les continuer comme dans l’empire des Sens coupe l’objet du délire pour le conserver, … mais hélas l’objet se rétract… Moralité les femmes araignées sont de vraies « blondes » idiotes qui ne connaissent pas les sextoys et autres vibromasseurs. Vive le vibromasseur comme agent d’entretien des trous encombrés par des toiles d’araignées, vive les sextoys comme remède définitif à l’arachnophobie.

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  5. Jacques Van Rillaer
    13 août 2018

    Quoi qu’il en soit des interprétations mythologiques de Winter, je peux vous assurer que j’ai traité quantité d’arachnophobies, chaque fois en quelques heures seulement, selon la procédure que vous pouvez trouver dans ce document:
    http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article373

  6. Jacques Van Rillaer
    19 septembre 2018

    Pour une présentation détaillée de ce que Freud, Karl Abrahem et ce cher Winter ont dit sur l’araignée et les raisons d’en avoir peur:
    https://blogs.mediapart.fr/jacques-van-rillaer/blog/190918/la-peur-des-araignees-devoilee-par-la-psychanalyse-freudienne

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Cette entrée a été publiée le 1 octobre 2011 par dans Culture & Société, Jean-Pierre Winter, Sexualité, et est taguée , , , , , , .

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