Charles Melman sur le cognitivo-comportementalisme
« […] On retrouve dans la prétention du cognitivo-comportementalisme d’être “scientifique” la vocation à un impérialisme et à un totalitarisme qui ne se manifeste pas seulement dans le domaine de la santé. Car ses conséquences éthiques et politiques sont connues. Rappelons pour mémoire – la nôtre est bien courte – que le biologisme fut la référence justificatrice des totalitarismes européens, leurs thèses raciales y compris. »
(Études théoriques et cliniques du cognitivo-comportementalisme, le 30 novembre 2010)
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L’argumentation de Melman est politique, sans aucune considération pour la notion de vérité ou d’erreur. J’invite à méditer cette constatation de Bertrand Russell concernant la réfutation d’une autre conception scientifique (celle d’Einstein) :
« La conception de la science comme recherche de la vérité a disparu à ce point de l’esprit d’Hitler qu’il ne prend même pas la peine d’argumenter contre elle. Comme on le sait, la théorie de la relativité est considérée comme mauvaise parce qu’elle a été inventée par un Juif. Hitler accepte ou rejette les doctrines selon un critère politique, sans considération pour la notion de vérité ou d’erreur » («The will to doubt», 1985. Rééd., Philosophical library, 1986, p.102).
En l’occurrence, « la conception de la science comme recherche de la vérité a disparu à ce point de l’esprit de Melman qu’il ne prend même pas la peine d’argumenter contre elle. Comme on le sait, les TCC sont considérées comme mauvaises parce qu’elles ont été inventées par des psychiatres et des psychologues scientifiques. Melman accepte ou rejette les doctrines selon un critère politique, sans considération pour la notion de vérité ou d’erreur ».
Jacques Van Rillaer
Prof émérite de psychologie à l’Université de Louvain.